Les élections locales de juin 2014 se sont déroulées relativement dans le calme au Sénégal. Dans la région de Matam (Est du Sénégal) et dans le département qui porte le même nom, trois communes ont déjà choisi leurs édiles. A Ogo, Amadou A. Kane (APR) a été choisi, à Matam, c'est Mamadou M. Diaw de l'APR qui a été élu, à Ourossogui, le socialiste Moussa B. Thiam est le nouveau maire... Ces nouveaux élus doivent prendre en considération, dans leur politique local de développement (PLD), l'Acte III de la décentralisation.
La région de Matam en statistiques
Ancien département de la région de Saint-Louis, Matam a été érigé en région en 2002. Avec une population de 556 866 habitants (stat. 2011), la collectivité ne dispose que d'un hôpital, 4 médecins, 408 écoles élémentaires, 64 collèges, selon les statistiques de l'éducation nationale de 2011. Dans la rubrique des records, Matam peut se targuer d'abriter la communauté rurale la plus grande du Sénégal. Il s'agit de Houdalaye avec une superficie 9 794 km2. En comparaison, Darou Nahim dans la région de Diourbel est la plus petite communauté rurale avec 35 km2.
Acte III de la décentralisation
Il s'agira pour les nouvelles équipes locales de participer à "organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable". En effet, l'Acte III de la décentralisation n'est pas un fait nouveau. Le processus de décentralisation au Sénégal date du 19 ème siècle. En 1872, étaient créées les communes de Saint-Louis et de Gorée. Un siècle plus tard, en 1972, interviendra une "réforme majeure" posant "l'acte précurseur de libertés locales plus affirmées". Cela se concrétisa par la création des communautés rurales.
En 1996, une nouvelle réforme voit le jour. Elle consacre la régionalisation et se traduit par "l'ampleur des compétences que l'Etat transfère aux collectivités locales" : la région, entité administrative, est promue au rang de collectivité locale.
A Matam, contrée d'émigration, l'urgence est partout. Les nouveaux élus locaux n'oublieront sûrement pas de prendre en compte l'apport de la diaspora très souvent impliquée dans le mieux-être des populations.
Source : "Acte III de la décentralisation" par le Comité national de pilotage de la réforme de la décentralisation du Sénégal (Ministère de l'amènagement du territoire et des collectivités locales), juillet 2013
