En journalisme, voici l'une des règles du traitement de l'information : savoir, savoir-faire et faire savoir. Savoir, c'est aller à la pêche aux infos, recueillir des déclarations, des confidences... Le savoir-faire, c'est la formation qu'a reçu le journaliste, son expérience et son talent à travailler les éléments dont il dispose... Et en dernier lieu, il s'agit de faire savoir, publier, diffuser, proposer aux lecteurs le travail fini.
Evidemment, entre le savoir et le faire savoir, il y a d'abord la vérification de la véracité de l'information. Un bon journaliste doit protéger ses sources et ne pas manipuler ses lecteurs en proposant de l'information mensongère. Or, durant la crise ivoirienne, les médias pro-Ouattara comme pro-Gbagbo ont fait de la désinformation une arme de guerre à part entière. Entre la photo de la chanteuse Aïcha Koné, qui aurait été malmenée par les jeunes Patriotes parce que « Dioula c'est Dioula » (même si elle soutenait Gbagbo) et une autre image « photoshopée » de Alassane Ouattara en compagnie de jeunes filles sexy qui l'aurait excité, le lecteur ne sait plus où donner de la tête.
Dans la première affaire, on sent une accusation dangereuse des pro-Ouattara et dans la seconde, on voit la grosse ficelle des pro-Gbagbo. Visiblement, ces derniers semblent être plus à l'aise dans la propagande. Un mail envoyé pour insinuer que Simone Gbagbo aurait été violée par les éléments des FRCI (Forces Républicaines de Côte d'Ivoire) qui l'ont capturée. La preuve ? Les photos de son arrestation où l'ex-première dame n'a pas bonne mine. Une photo « en slip » de l'ex-gouverneur de la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest), Philippe Dacoury Tabley « humilié » par les hommes de Ouattara.
Or, une nouvelle fois, c'est un vulgaire photo-montage qui n'a d'autre but que de nuire, de sâlir la « victoire » de ADO, acquise dans les urnes et arrachée aux mains de son adversaire à coups de fusils. Les pro-Gbagbo semblent dépassés par les évènements et font feu de tout bois pour « gâter » l'arrivée effective de Ouattara au pouvoir. C'est contre-productif. L'idéal serait que les vaincus acceptent la défaite et prônent la réconciliation préconisée, tardivement certes, par leur mentor Laurent Gbagbo. Tout autre acte ne serait que diversion et perte de temps pour la Côte d'Ivoire et la sous-région.
